Introduction
Voici maintenant plus de 30 ans que, pratiquant un métier de prospection et de relations commerciales, l’analogie avec les « assiettes chinoises » s’impose régulièrement à nous.
En effet, nous mesurons et connaissons l’énergie nécessaire au lancement d’une prospection, à la création de liens professionnels solides et fluides, favorisés par l’échange et la confiance…..bref, toutes ces « petites » choses qui bâtissent une relation durable et constructive.
Cette période de digitalisation intense et de confinement questionne sur nos méthodes commerciales, nos relations clients, ainsi que sur le support régulier à produire et informations à communiquer afin de maintenir cette rotation (pour garder cette analogie aux assiettes chinoises lancées dans leurs circonvolutions) vivante et sécurisée.
Les assiettes chinoises
C’est donc une vraie question et une profonde réflexion en cette période actuelle : Comment éviter que cette fragile assiette, que nous avons pu mettre parfois des mois, voire des années à lancer dans sa belle rotation, entretenue avec une attention de tous les instants par un ajout régulier d’énergie, lorsque le besoin s’en fait sentir, mais pas trop et pas trop fortement…. ne retombe par manque de contact, de discussion ou de support ?
La déshumanisation actuelle condamne t’elle le métier de commerçant qui est le mien et que je pratique avec ferveur et passion à laisser mon ordinateur ou mon téléphone portable filtrer, et dématérialiser le soin que nous portons à nos porcelaines sur baguette ?
Nous pensons que non. Au contraire, cette période, déstabilisante s’il en est, nous oblige.
La créativité et la bonne humeur, le plaisir de continuer à boire un café ensemble, même à distance, sont des moteurs que nous souhaitons actionner.
Voir le chat de notre interlocuteur grimper sur son bureau, un enfant rire dans une pièce adjacente, une bibliothèque emplie de livres et de revues, une photo, un tableau, accrochés au mur….bref, toutes ces petites tranches de vies et de petits bonheurs (ne cachons pas les points positifs que peut nous apporter cette situation) que nous n’avions jamais dans nos relations professionnelles du monde d’avant, ré-humanisent un lien qui pourtant nous oblige à rester loin les uns des autres.
L’organisation de discussions et de présentations, à l’aide de nouveaux outils que nous découvrons chaque jour, ouvertes au plus grand nombre ou ciblées pour l’un de nos partenaires, se développent rapidement.
Sans doute en restera t-il quelque chose demain. Au minimum une vraie réflexion autour de nos déplacements et voyages frénétiques qui remplissaient jusqu’alors nos agendas et qui nous donnaient ce sentiment, réel ou fantasmé, d’efficacité, d’importance et de ne bien faire son travail qu’en mouvement.
Le « mouvement » est dans la relance de l’assiette, d’un petit coup de poignet, et non dans une course agitée sans fin autour de tout cet attirail en équilibre précaire, au risque parfois d’ailleurs de tout faire tomber.
Le moment est à la reconquête de petits gestes, énergiques mais à l’économie, efficaces, et précis sur l’instant.
L’apprentissage est simple et complexe à la fois. Mais il nous permettra de retrouver l’essence de ce qui bâtit une relation commerciale : un lien simple, mais solide, professionnel, mais humain, que nous saurons redécouvrir à sa juste valeur après en avoir grandement manqué.